Rendez-vous annuel pour les personnes engagées en faveur d'un avenir durable
"Penser hors du cadre, c'est exactement comme ça que pense le cadre. Nous sommes les cadres que nous nous efforçons de dépasser", écrit le philosophe Bayo Akomolafe, intervenant à la huitième édition d'Ecopolis, où des artistes, des penseur·euses et des créateur·ices brisent nos cadres. Les crises sociales, écologiques et économiques nous obligent à réfléchir à un mode de vie radicalement différent. Les histoires inédites peuvent-elles nous y aider ? Des récits qui relient différentes générations, des zones géographiques éloignées ou des connaissances et technologies anciennes. L'activisme en tant que forme d'amour peut-il nous mener plus loin que la pensée apocalyptique ? "La fin du monde n'est pas imminente ; nous vivons déjà dans un monde différent", poursuit M. Akomolafe. Ecopolis propose des histoires qui dépeignent un avenir inclusif et durable pour ce nouveau monde.
Ecopolis est le rendez-vous annuel de ceux·celles qui s'engagent pour un avenir durable. Ecopolis est synonyme de diversité, d'internationalité et d'interactivité. La huitième édition débute dans l'après-midi et se poursuit jusque tard dans la soirée. Attendez-vous à des promenades, des conférences, des discussions entre écrivain·es, universitaires et citoyen·nes, des ateliers, de la littérature et des documentaires. Le Kaaitheater a invite d’ores et déjà les réalisateurs Enkidu Khaled et Joachim Robbrecht pour une contribution sur l'impact de la guerre sur le climat. À la croisée de la performance et du discours, ils présenteront des histoires d'Irak, du Kenya, d'Ukraine... La saison dernière, Khaled et Robbrecht ont travaillé ensemble sur le projet God 99, dont la première a eu lieu au Kaaitheater.
How to Be Many on Earth? How to Tell Many Stories?
Marches guidées & workshop
Pour participer à cette marche, inscrivez-vous ici. La participation est incluse dans le billet Ecopolis, ou en « participation libre » si vous n’avez pas de billet Ecopolis.
- 13:30 - 15:30
Minority walk avec Omar Fassi Fehri (EN/FR)
L’histoire des minorités reste souvent invisible, « oubliée » dans le débat public. La Minority Walk est une promenade de deux heures dans le centre de Bruxelles, qui propose de découvrir comment l’oppression des minorités – au sens de groupes soumis à des relations de domination – se reflète dans l’espace public. Le projet se concentre sur quatre catégories de minorités : les personnes racisées, les femmes, la communauté LGBTQIA+… La marche des minorités met en lumière les différentes formes d’oppression subies par ces personnes. L’objectif est de susciter le débat et la réflexion par une expérience directe, sur le terrain, des relations de domination. C’est aussi une expérience de remise en question de nos privilèges et/ou de nos situations de discrimination. Les participant·es seront des « spect-acteurs » et « spect-actrices », comme le dirait Augusto Boal du Théâtre de l’Opprimé.
- 13:30 - 15:45
La Bruxelles des sorcières: marche guidée féministe (EN/FR)
Au XIVe siècle, alors que l’on s’apprête à quitter le « sombre » Moyen Âge, direction les Temps modernes et la Renaissance, les femmes sont, quant à elles, plongées dans l’obscurité – ou plutôt dans les flammes du bûcher. Comment les compétences et savoirs des femmes ont-ils été transformés en actes de sorcellerie ? Comment les conditions de vie des femmes libres ont-elles basculé ? Quelles figures féminines nous révèlent d’autres mondes possibles ? Que nous révèle notre espace public urbain de cette époque… et des sorcières d’aujourd’hui ?
La promenade commence à 13h30 à L’oreille Tourbillonnante, Calder (croisement Rue du Musée/Coudenberg – 1000 Bruxelles) et se termine à l’AB Bruxelles à 15h45, à temps pour la première table ronde.
- 14:00 - 15:30
Workshop ‘Limits to Growth’ (NL/EN)
Inondations, incendies de forêt, fonte des glaciers, … : nous sommes de plus en plus confrontés aux catastrophes naturelles. Les conséquences sont désastreuses et indiscutables : nous sommes en train de dépasser les limites de notre planète. Pour que notre planète reste vivable, il est urgent de repenser notre mode de vie. Dans cet atelier, nous découvrons des voix inspirantes d’Amérique latine (en accord avec la philosophie du « Buen Vivir ») qui montrent qu’un autre mode de vie est possible. Une vie dans laquelle le « bien-être » est central au lieu de la « croissance ». Au cours de l’atelier, nous chercherons ensemble des moyens de vivre avec moins de ressources non renouvelables, dans le but de porter un regard critique sur notre société de consommation et d’envisager activement des modèles de vie alternatifs.
En collaboration avec CATAPA.
Tables rondes et performance
- 16:00 - 18:00
La colonisation en tant qu’exploitation des personnes et de la nature
La colonisation englobe plus qu’un système de domination sur un groupe de population et un territoire. La « colonialité » en tant que cadre de pensée place un système de pensée comme exclusif : l’homme occidental comme maître de la nature et des autres populations, effaçant d’autres manières d’être et de connexion avec le monde « plus qu’humain ». Ce que l’on appelle aujourd’hui « développement » est souvent la continuation du processus colonial d’appropriation et de suppression des terres, de la nature et des personnes.
Dans ce panel, des auteurs, autrices et artistes de différents horizons discutent de la signification de ce phénomène, des nombreuses histoires qui ont (sur)vécu malgré la colonisation et offrent des alternatives, et de ce que signifie le mouvement inverse de la « décolonisation ».
Avec: Dalilla Hermans, Bayo Akomolafe, Jumana Emil Abboud, Mihnea Tănăsescu et Olave Nduwanje (moderatrice)
- 18:00 - 20:00
Des métiers différents, une seule planète. Histoires d’engagement fort
Quelles que soient vos études, quel que soit votre emploi, il existe des possibilités d’engagement fort en faveur d’un monde meilleur. Un architecte ne doit pas seulement construire des maisons, il peut aussi attirer l’attention sur une approche plus féminine de la ville. Un avocat peut prendre la tête de la lutte contre la pollution chimique de notre environnement. Et que dire de l’appel d’un analyste financier à faire sauter les banques ? Ou une femme météo qui fait surtout campagne sur les questions climatiques ?
Avec: Apolline Vranken et Jérémy Désir-Weber
Conclu par une courte conférence d’Eric Corijn, philosophe culturel et spécialiste des sciences sociales, publiciste, professeur émérite d’études urbaines à la Vrije Universiteit Brussel et auteur des livres récemment publiés Gramsci lezen – Van klassenstrijd tot woke et Vlaanderen, ontaak ! A contre-courant de la terre.
- 21:00 - 22:00
L’impact environnemental de la guerre
La guerre fait de gigantesques zones inhospitalières des zones interdites. L’impact sur les personnes mais aussi sur la nature et la biodiversité est énorme. À Ecopolis, les auteurs et interprètes de théâtre Enkidu Khaled et Joachim Robbrecht présentent la première de leur pièce sur l’impact environnemental de la guerre. Les histoires qu’ils apportent soulignent l’importance de la paix pour toute vie sur cette planète.
Pour cette performance, Enkidu Khaled et Joachim Robbrecht invitent quatre artistes/activistes qui ont déjà travaillé sur la guerre et le climat. Leurs contributions seront accompagnées de musique en direct. Un artiste basé à Bruxelles improviser des paysages sonores pour les différentes représentations. Le spectacle se termine par une participation active du public.