Desert Blues Roots, Touareg Rock!
Nous venons de recevoir le communiqué suivant : « Ibrahim Ag Alhabib a choisi cette fois de rester dans le désert auprès de ses hommes et de ne pas accompagner Tinariwen en tournée, du moins pas avant l'été 2014. Et ce autant pour des raisons personnelles qu'en vertu de la situation complexe que traverse actuellement son pays. Tinariwen a clairement atteint une nouvelle phase dans sa riche carrière. Une nouvelle mouture emmenée par le bassiste Eyadou Ag Leche est en marche, servie par un nouveau show très dynamique. Le groupe accueille également Yad Abderrahmane comme nouveau guitariste. Il chantera les chansons d'Ibrahim, qu'elles soient issues du récent CD ou de leur répertoire plus ancien. Yad est tout à la fois beau, jeune et charismatique mais pour les prochains concerts d'autres membres du groupe se relaieront aussi au chant, toutes les 2 à 3 chansons, apportant ainsi énormément de variations. Tinariwen a toujours travaillé comme un « squad system» et n'a jamais tourné deux fois avec la même formation depuis 1990. Si Ibrahim décidait soudain de rejoindre la tournée, ce serait comme extra et non en remplacement d'un autre. » Le communiqué s'arrête ici. On notera au passage que lors d'un précédent concert à l'AB, Ibrahim avait déjà préféré rester auprès de sa famille et que son absence n'avait posé aucun problème. Respect.
Le rock touareg, la musique du désert, les racines du blues… On est heureux de retrouver Tinariwen après leur concert complet de 2011 à l'ABflex, avec en prime un nouveau CD, 'Emmaar', distribué chez nous par Pias.
Tinariwen, c'est ce groupe fascinant emmené, depuis plus de 30 ans, par Ibrahim Ag Alhabib. Ou devrait-on dire Kel Tinariwen ? Ce qui signifie « les hommes du désert », car ces musiciens sont aussi des Touaregs originaires du Mali, ou plus largement du sud Sahara.
À l'automne 2009, on avait encore pu les voir à l'AB, aux côtés de T-Model Ford, pour une mémorable soirée consacrée aux racines du blues, dans le cadre de notre hommage à Alan Lomax. On classera volontiers leur musique dans les catégories world et roots tant il est vrai que Tinariwen est le chaînon manquant entre l'Afrique de l'Ouest et le Delta du Mississippi. Posez donc la question à Robert Plant, Carlos Santana, les Rolling Stones, ou encore Peter Gabriel. Ou pensez à Jimi Hendrix ou à Ali Farka Touré.
Citons encore les éloges qu'écrivait De Standaard à l'occasion de la sortie de l’album ‘Aman Iman’ en 2007 : « L’extase en provenance du désert… quelle force colossale… une musique fascinante et profonde qui puise ses racines dans un savoir-faire ancestral ».