Dans le cadre de
BRDCST 2017►2023
BRDCST: La grande messe annuelle des aventuriers de la musique
L’AB a l’immense plaisir de présenter la 6e édition de BRDCST! Du 7 au 9 avril, notre grande messe annuelle des aventuriers de la musique accueille une trentaine d’artistes issus des quatre coins du monde.
Les 7, 8 et 9 avril, nous vous immergeons dans la musique la plus tendance et la plus pointue du moment.
► VENDREDI 7 AVRIL
JAMES HOLDEN (LIVE A/V SHOW) + AMBASSADE PRESENTS ‘THE FOOL’ + BRDCST CELEBRATES THE 50TH ANNIVERSARY OF CAN’S ‘EGE BAMYASI’ + JOE RAINEY + TAQBIR + DEADLETTER + KLEINE CRACK & SLAGTER + KABAAL + WALTUR (BURENHINDER) + SUZAN PEETERS
Le pow-wow, késaco ? A quoi ressemble le nouveau projet du pionnier de l’électronique James Holden ? Et pourquoi le groupe de punk marocain Taqbir a-t-il l’honneur d’être les trois soirs à l’affiche ? Tout cela, vous le découvrirez lors de la première journée de BRDCST ! Au programme également, le nouvel opus du groupe Ambassaden, qui nous vient d’Amsterdam avec une reprise – et quelle reprise ! – du grand classique de Can, « Ege Bamyası » et l’horrorcore anversois du rapper Kleine Crack. DEADLETTER vient nous prouver que le post-punk reste d’une actualité brûlante. Et premier jour du week-end oblige, rendez-vous sur le dancefloor pour clôturer la soirée avec Waltur du collectif rave 100 % féminin Burenhinder.
► ► ►
JAMES HOLDEN (LIVE A/V SHOW) (R.-U.)
Lors de l’édition 2018 de BRDCST, James Holden n’a pas caché son enthousiasme face au programme, allant jusqu’à déclarer : « BRDCST is the ideal antidote for paranoia, hysteria and bubbles ». Cette citation est restée gravée dans nos esprits, au point que nous en avons fait le fil rouge de cette nouvelle édition. Fort logiquement, nous avons donc à nouveau embarqué dans l’aventure de BRDCST ce pionnier de l’électronique.
Ses fans sont légion : Jehnny Beth (Savages) et Jamie xx glissent régulièrement ses morceaux dans leurs DJ sets, et Thom Yorke a réquisitionné Holden pour Atoms For Peace. L’artiste peut s’enorgueillir d’un impressionnant CV, avec notamment des remix pour Mogwai, Radiohead ou encore GoGo Penguin. La sortie de son tout nouveau bébé « Imagine This is a High Dimensional Space of all Possibilities » (sur son propre label Border Community) coïncide avec la soirée d’ouverture du festival. Intéressante info de première main : Holden jouera en fait tous les « tubes » de ses précédents albums. Le spectacle audiovisuel a été confié au vidéaste et artiste visuel Chris Innerstrings, dont les collaborations avec Uncle Acid et the Deadbeats, entre autres, ne sont pas passées inaperçues.
AMBASSADE PRESENTS « THE FOOL » (P.-B.)
Le groupe Ambassade (ils ont récemment laissé tomber l’article « de ») est originaire d’Amsterdam et fichtrement obstiné. C’est dire s’ils ont leur place à BRDCST. Pour Boomkat, leur premier album « Duistre Kamers » – un mélange de paroles noyées dans la reverb, de synthés froids et de boîtes à rythmes retentissantes – est « as memorable as the best albums of John Maus, The Normal or Fad Gadget. » Nous avons eu le privilège de découvrir en primeur « The Fool », leur tout nouvel opus (nettement plus expérimental). Eh bien, on a accroché encore plus. À signaler : Ambassade chante désormais aussi en anglais (ce qui leur a permis de quitter Knekelhuis pour le label anglais Optimo Music), fait davantage dans l’expérimental et donne plus que jamais dans les percussions.
BRDCST x 50E ANNIVERSAIRE DE « EGE BAMYASI », LE GRAND CLASSIQUE DE CAN (BE)
Lors de la précédente édition de BRDCST, en 2022, Sergeant, Oï les OX, L. Jacobs et Milan W. ont fait forte impression avec leur reprise de l’intégralité de l’album « Tago Mago » de Can. Cette année encore, le collectif – rejoint cette fois par la saxophoniste japonaise Shoko Igarashi, qui vit pour l’instant à Bruxelles – passe à la moulinette l’album tout aussi légendaire de Can : « Ege Bamyası ».
Les magazines Rolling stone et Uncut ont catapulté cet album dans leur classement des « Best Albums of All Time » et Stephan Malkmus (Pavement) a déclaré un jour : « I played ‘Ege Bamyası’ every night before I went to sleep for about three years. » Kanye West ne s’est pas contenté de sampler « Sing Swan Song » sur « Drunk and Hot Girls » (sur son album « Graduation »), il en a aussi emprunté toute la ligne mélodique. Reprendre une ligne mélodique est une chose. Mais retravailler l’intégralité d’un album est une autre paire de manches. BRDCST relève le gant et donne carte blanche au metteur en scène/musicien Ferre ‘Sergeant’ Marnef et ses acolytes.
TAQBIR (MA)
BRDCST a été à ce point époustouflé par le groupe punk marocain Taqbir – dont les membres jouent voilés – qu’il a d’emblée l’honneur d’investir chaque jour (!) la scène du festival. Leur premier EP « Victory Belongs To Those Who Fight For A Right Cause » ne compte que quatre morceaux et dure exactement 7 minutes. Cela fait songer à un mariage entre Cocaine Piss, The Slits et X-Ray Spex. Sur scène, attendez-vous à quelque chose de détonant – « a blast of compressed rage » (The Wire).
Taqbir ne mâche pas ses mots : « By pushing their anger towards the sexism, homophobia and racism that lingers like a dark, poisonous fog around Moroccan culture, Taqbir play a very dangerous game. They are putting themselves on the frontline, risking potential imprisonment, death threats and more, just to escape the cultural prison they’ve grown up in. » (The Quietus). Par crainte des représailles, la frontwoman Aicha (nom d’emprunt) et son groupe officient donc toujours voilés, dissimulant ainsi leur identité.
JOE RAINEY (E.-U)
Joe Rainey est un fan absolu de chant pow-wow : de la musique jouée et chantée par les peuples autochtones d’Amérique du Nord pendant leurs rassemblements rituels, les pow-wow. Ce nom est dérivé de « pau wau », qui signifie « leader spirituel » ou « personne-médecine ». Sur son Soundcloud, Joe Rainey archive même des enregistrements qu’il a lui-même réalisés lors de rituels pow-wow. Rainey revisite ainsi d’anciens chants pow-wow et des enregistrements de sa propre voix avec l’aide du magicien de l’électronique Andrew Broder (Fog et Hymnie’s Basement). Son premier opus « Niineta » est sorti sur 37d03d (people, écrit à l’envers), le label de Justin ‘Bon Iver’ Vernon et Aaron et Bryce Dessner (The National). Pitchfork : « … arresting and unruly, centering his remarkable voice amid blasts of digital distortion, field recordings, and unrelenting rhythms. » Bon Iver : « I’ve wept from pure beauty and expression. » Et d’ajouter : « He is one of my favorite singers on the planet. »
DEADLETTER (R.-U.)
Un sextet du South London bourré d’énergie, qui depuis leur tout premier album « Good Old Days » (2020) fait souffler avec talent un vent nouveau sur le post-punk d’outre-Manche. Une poignée de singles catchy et des critiques élogieuses à la pelle pour leurs prestations scéniques : il n’en fallait pas plus pour qu’ils soient catapultés nouvelle révélation de la scène contemporaine. BBC Radio 6 Music passe leurs singles en boucle et le blog de musique When the Horn prophétise : « A standout of the emerging post-punk renaissance, Deadletter retain that punky DIY feel, but colour it with scathing, intellectual political satire, harking to literature, film, and philosophy. » Un groupe que les fans de Gang Of Four, The Fall, The Rapture, LCD Soundsystem et de la scène No Wave new-yorkaise doivent découvrir de toute urgence.
KLEINE CRACK & SLAGTER (BE)
Les projets du rappeur anversois Kleine Crack (connu aussi pour sa crew VHS) frappent fortement l’imagination. Les titres de ses EP – « Crack Slagter Vol. 6 6: Meer Bloed » ou « Vol. 6 6 6: Meer Evil » (son successeur) en disent long. Kleine Crack est bien résolu à mettre à la sauce et à la langue flamande le horrorcore de groupes comme Three 6 Mafia. Avec leur producteur attitré Slagter, il balance du hip-hop démoniaque bourré de trapbeats acérés et de textes bien glauques. Son premier album « Of Ga Dood » vient de sortir sur Burning Fik, le label de Faberyayo (De Jeugd van Tegenwoordig). Il a déjà collaboré avec Zwangere Guy et même avec le diable – à en juger par ses nombreux tatouages du signe 666.
KABAAL PRESENTS ‘KÉKÉ’ (BE)
Avec son projet solo KABAAL, le batteur Jakob « Don Kapot » Warmenbol repousse inlassablement les limites de son instrument, avec l’ajout de micros de contact, d’un module de batterie électronique et d’un sampler. Elevant la surprise au rang d’art dans toutes ses improvisations en concert, il s’en donne à cœur joie dans une atmosphère de fébrilité dionysiaque, jonglant entre feedback, samples distordus, (a)tonalité et brouillage de repères. Il présente son premier EP « Kéké » à BRDCST.
BRDCST BY NGHT : WALTUR (BURENHINDER) (BE)
C’est l’esprit musical bien ouvert que nous investissons le dancefloor jusqu’au petit matin, avec aux manettes, Waltur, le cœur battant de Burenhinder, le collectif rave 100 % féminin créé en 2021 avec l’objectif de proposer une plateforme d’électro musclée en hommage à une autre féminité. Waltur : « Le féminin est censé être doux et mignon, on entend bien battre en brèche ce mythe ». On vous conseille « Coresphere », leur carte de visite/mixtape pour une première approche.
SUZAN PEETERS (be)
Accordéoniste, expérimentaliste et improvisatrice, Suzan Peeters est toujours en quête de nouveaux timbres avec son accordéon, dont elle teste sans cesse les limites acoustiques. Elle se plaît à explorer toute la palette sonore de son instrument, si bien qu’en fermant les yeux, on croirait entendre un synthétiseur. La combinaison avec de l’electronica brouille encore plus les frontières entre électronique et acoustique. Suzan joue ses propres compositions, interprète des œuvres classiques contemporaines et se lance avec autant de plaisir dans des improvisations.