Dans le cadre de
BRDCST 2017►2023
BRDCST: La grande messe annuelle des aventuriers de la musique
L’AB a l’immense plaisir de présenter la 6e édition de BRDCST! Du 7 au 9 avril, notre grande messe annuelle des aventuriers de la musique accueille une trentaine d’artistes issus des quatre coins du monde.
Les 7, 8 et 9 avril, nous vous immergeons dans la musique la plus tendance et la plus pointue du moment.
► DIMANCHE 9 AVRIL
GAYE SU AKYOL PRESENTS ‘ANADOLU EJDERI’ + HATIS NOIT PRESENTS ‘AURA’ + THE DWARFS OF EAST AGOUZA + ICHIKO AOBA – ‘SAISON DES FLEURS’ + SLUMBERLAND FEAT. SAINKHO NAMTCHYLAK + MDCIII PRESENTS ‘DRAWN IN DUSK’ + DIENNE (OTHER PEOPLE) + FAT DOG + TAQBIR + EL KHAT + ELVIN BRANDHI (C.A.N.V.A.S.) + YEAH YOU + AYA SUZUKI
Cette troisième et dernière journée du festival sera placée sous le signe des voix d’exception : du chant de gorge de Touva, avec Sainkho Namtchylak, et les acrobaties vocales de l’artiste japonaise d’avant-garde Hatis Noit. Honneur aussi à la Belgique déjantée ce dimanche avec Dienne, MDCIII et Bloedneus & De Snuitkever. Gaye Su Akyol est la première artiste turque en tête d’affiche de BRDCST : attendez-vous à de la pop dissidente qui tire à boulets rouges sur le régime d’Ankara. Grosse pointure comme toujours en clôture du festival : Fat Dog est d’ores et déjà la révélation 2023 !
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GAYE SU AKYOL PRESENTS ‘ANADOLU EJDERI’ (TR)
Gaye Su Akyol est la première artiste turque en tête d’affiche de BRDCST. Elle vient nous présenter « Andalou Ejderi » (« dragon anatolien »), son dernier album, encensé un peu partout dans le monde. La musique d’Akyol puise, comme elle le dit elle-même, dans ses racines turques, mais Joy Division, Nick Cave et la musique de surf sont d’autres sources d’inspiration. Leurs spectacles – tous les musiciens, sauf Gaye portent des masques – sont à la fois entraînants et ensorcelants. Iggy Pop est tout à fait de notre avis : « She’s a sparkling, seductive, enormously self-confident, splendid Turkish singer ».
En 2019, Gaye Su Akyol a été arrêtée à Istamboul et entendue par la police à la suite des critiques émises à l’encontre du régime d’Ankara. The Guardian qualifie sa musique de pop dissidente et de « unambiguous statement of protest against Turkey’s oppressive conservatism. » Le répertoire de Gaye s’inscrit dans la droite ligne de la musique psychédélique turque politisée des années ‘60-’70 dont les héros s’appelaient Erkin Koray, Bariș Manço, Selda et Cem Karaca, entre autres.
HATIS NOIT PRESENTS ‘AURA’ (JP/R.-U.)
À nos yeux, l’artiste japonaise d’avant-garde Hatis Noit (« fleur de lotus » en japonais) est d’ores et déjà une révélation absolue de BRDCST. « The level of vocal acrobatics she can conjure add as much depth as any orchestra. She can do operatic, yodelling, Ibeyi-esque chanting or guttural growl.’ (Loud And Quiet). Ce n’est donc pas étonnant qu’elle soit en si bonne place sur notre affiche. Hatis Noit dit puiser son inspiration dans le gagaku (la musique classique japonaise), l’opéra, le chant grégorien et le chant bulgare (Le Mystère des Voix Bulgares), l’avant-garde (Merdith Monk) et la pop (Björk). Elle a déjà collaboré avec le dubmeister Kevin ‘The Bug’ Martin et David Lynch a déjà dit tout le bien qu’il pensait d’elle.
Il suffit d’écouter son album « Aura » – mis en boîte avec l’aide de l’extraordinaire productrice Marta Salogni (Björk, Black Midi, Lucretia Dalt…) pour être immédiatement conquis : « Impressive debut. » (NPR) – « A breathtaking work. » (Loud And Quiet) – « This is a voice you only need to hear once and you’ll never forget it. » (Mary Anne Hobbs)
THE DWARFS OF EAST AGOUZA (E.-U./CA/EG)
The Dwarfs Of East Agouza est tout simplement LE groupe d’impro/underground de ces dernières années. Il a été fondé en 2012 dans le quartier d’Agouza (Le Caire) par Alan Bishop (Sun City Girls), Sam Shalabi (Land of Kush/Shalabi Effect) et Maurice Louca (Karkhana/Elephantine). Un cocktail de rythmes nord-africains basés sur des loops, de guitare free jazz aux accents ouest-africains, de saxo et d’électronique pour un krautrock psychédélique entraînant. Ou, comme l’affirme Louder Than War : « The Dwarfs of … channel Egyptian vibes into pulsing psych-folk jams. »
TAQBIR (MA)
BRDCST a été à ce point époustouflé par le groupe punk marocain Taqbir – dont les membres jouent voilés – qu’il a d’emblée l’honneur d’investir chaque jour (!) la scène du festival. Leur premier EP « Victory Belongs To Those Who Fight For A Right Cause » ne compte que quatre morceaux et dure exactement 7 minutes. Cela fait songer à un mariage entre Cocaine Piss, The Slits et X-Ray Spex. Sur scène, attendez-vous à quelque chose de détonant – « a blast of compressed rage » (The Wire).
Taqbir, ne mâche pas ses mots : « By pushing their anger towards the sexism, homophobia and racism that lingers like a dark, poisonous fog around Moroccan culture, Taqbir play a very dangerous game. They are putting themselves on the frontline, risking potential imprisonment, death threats and more, just to escape the cultural prison they’ve grown up in.’ (The Quietus). Par crainte des représailles, la frontwoman Aicha (nom d’emprunt) et son groupe officient donc toujours voilés, dissimulant ainsi leur identité.
ICHIKO AOBA – ‘SAISONS DES FLEURS’ (JP)
Imaginez un vase avec de tendres brindilles, quelques pétales de rose, un parfum d’étoiles et une douce chaleur estivale… Vous pourriez bien en voir sortir comme par enchantement Aoba et sa « Saisons des fleurs ». Avec sa voix légère et fragile, elle sait comme nulle autre sirène envoûter son public et le plonger dans des émotions extrêmement profondes. Depuis son premier album « Kamisori Otome » (2010), Aoba a enregistré pas moins de six albums solo. Elle a collaboré avec son compatriote Ryuichi Sakamoto – véritable légende vivante – et avec Mac DeMarco (c’était en fait dans une pub pour un whisky). Son dernier album baigne dans la folk atmosphérique et a été qualifié de « Sublime » par Uncut. Une formule lapidaire et percutante.
MDCIII PRESENTS ‘DRAWN IN DUSK’ (BE)
La trance dans laquelle MDCIII vous plonge, c’est l’association d’une délicieuse dose de drums modulaires, de sonorités saxo déchaînées, d’improvisation, de grooves et de pulsations. Le trio « double drums » + saxo formé de Mattias De Craene (Nordmann), Simon Segers & Lennert Jacobs a fait forte impression l’année dernière avec leur album « Drawn In Dusk ». « Une musique qui vous plonge dans un délire à rendre David Lynch fou de jalousie ». Le blog musical Dansende Beren a vu juste. Sur scène, les musiciens dépassent à chaque fois toutes les attentes.
EL KHAT (IL/YE)
El Khat – un nom inspiré du khat, une drogue qui se mâche depuis des siècles au Moyen-Orient, est « a quartet led by brilliant Yemeni-Israeli composer and musician Eyal El Wahab that takes an innovative hand to old Yemeni sounds as passed down in popular music of decades past. » (Pop Matters). D’aucuns ont dit de leur dernier album « Albat Alawi Op.99 » : « It’s like the Israeli desert version of Captain Beefheart’s ‘Trout Mask Replica. » (Clear). Bien vu : l’album part en effet dans tous les sens. Le titre est bourré de références et de clins d’œil : « Alawi », en hommage à Faisal Alawi, un chanteur yéménite populaire décédé en 2010 et « alba », une petite boîte en fer blanc qui peut contenir quantités de trésors. Enfin, « Op.99 » (Opus n° 99) fait allusion à leur souhait de voir leurs compositions aussi respectées que la musique classique occidentale. A découvrir de toute urgence. Lors de BRDCST !
DIENNE (OTHER PEOPLE) (BE)
Les débuts de Dienne (Lili Grace, Faces On TV…) tiennent d’un véritable conte de fées : « Addio », son premier album solo – décrit par Humo comme un « album électro époustouflant » – est sorti d’emblée sur le label Other People de Nicolas Jaar. L’album explore la perte, la douleur et le processus de deuil après le départ de sa grand-mère, et les adieux impossibles à cause du COVID-19. Avec de l’électronique chaude et subtile, rehaussée de hautbois, de flûte, de field recordings et de piano, cette multi-instrumentiste nous emmène dans un voyage onirique et mélancolique.
SLUMBERLAND FEAT. SAINKHO NAMTCHYLAK (BE/RU)
Parmi nos invités, une vocaliste de légende. Du haut de ses 66 printemps, elle parcourt toujours avec aisance sept octaves et nous gratifie d’un clin d’œil à Meredith Monk et Diamanda Galás. The Wire : « Namtchylak can easily manipulate her vocal chords to sound completely inhuman and demonic ». Avec Slumberland (aka Jochem Baelus, émanation de la scène underground anversoise et facteur d’instruments), elle vient de sortir « Lightkeeper », un EP qui cumule les superlatifs. Pour cet opus, ils ont collaboré avec une pointure, l’artiste d’origine canadienne et libanaise Radwan Ghazi Moumneh (« Jerusalem In My Heart »). Leur mariage musical est une grand-messe excitante, dédiée au chant diphonique, à l’avant-jazz, à l’électro et à la musique industrielle.
FAT DOG (R.-U.)
Ce que Fat Dog adore, c’est d’être lâché sur une scène post-punk avec un public totalement déchaîné. Ce groupe londonien, qui a signé tout récemment sur un label indé reconnu, n’a encore rien sorti. Par choix. A en juger par leurs enregistrements live, on comprend pourquoi ils sont pressentis comme étant les nouveaux Black Midi, Black Country New Road ou Squid. Les critiques encensent leurs performances scéniques : « Ecstasy Beyond All Bounds » ou « Raw, chaotic and compelling ». Nous leur confions délibérément le soin de clôturer cette édition, comme Duma l’année dernière. Une sortie en fanfare en perspective !
ELVIN BRANDHI (R.-U.)
Elvin Brandhi est le nom de scène de l’artiste sonore/noise galloise Freya Edmondes. La musique de cette « improvising lyricist » productrice et artiste sonore hyperactive fait songer à des auto-tune blast beats faits de field recordings, de tapes et d’électro noisy « cassée ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa production est d’ores et déjà impressionnante. « Shelf Life », son premier EP est sorti en ‘18 sur le jeune label londonien C.A.N.V.A.S. En ’20, elle signait sur Hakuna Kulala (le sous-label de Nyege Nyege Tapes), et sous le nom VILLAELVIN, l’album « Headroof », une étonnante collaboration avec une série d’artistes africains. On attend aussi courant ’23 une collaboration avec Lord Spikeheart, qui officie au sein de Duma, notre duo kenyan-ougandais de black metal industriel favori.
YEAH YOU w/ ELVIN BRANDHI (R.-U.)
En plus d’un set « à elle toute seule », Elvin Brandhi sera aussi sur scène avec son père Gustav Thomas, avec qui elle forme le tandem Yeah You. Leur pop noise lo-fi, ils l’ont enregistrée dans leur Renault Clio, lors de road trips aux Pays-Bas et en Allemagne, entre un Tesco et un parking IKEA. Des beats bruts, des field recordings et des lignes de synthé distordues servent de trame aux paroles stream of consciousness de Brandhi.
AYA SUZUKI
Aya Suzuki est une artiste et percussionniste japonaise, qui partage son temps entre la Belgique et le Japon. Cette ancienne élève de l’école de musique Toho-Gakuen (Tokyo) a suivi les cours de la légende du marimba, Keiko Abe. Depuis 2017, elle est également titulaire d’un master en percussion du conservatoire royal de Gand, où elle faisait partie des meilleurs du département de musique classique. En plus d’écumer les festivals d’Europe avec ses œuvres en solo, Aya Suzuki collabore volontiers avec des ensembles et compagnies belges comme Ictus, Spectra Ensemble et Needcompany.