En mai 2018, nous fêtons le cinquantenaire de la révolte étudiante parisienne qui secoua toute l’Europe. À cette occasion, la ville de Bruxelles a baptisé 2018 « Année de la contestation » et a demandé aux acteurs culturels bruxellois de répondre à la question suivante : « Que reste-t-il, 50 ans après mai 68, de l’esprit de révolte sociale, politique et culturelle ? Quelles formes la contestation prend-elle aujourd’hui ? »
L’AB s’empare volontiers de cette thématique et joue la carte de la musique contestataire, qui trouve (malheureusement) un terreau fertile dans le climat politique et social actuel. « It’s remarkable that - in a year hijacked by Trump’s reckless, witless Twitter belches - artists didn’t dive to meet his level », analyse Pitchfork. Et Consequence Of Sound d’ajouter que « Most of the year’s socially conscious music has been far more personal than political ».
L’AB creuse le sillon du « Sound Of Protest » et fait résonner les voix de la révolte sociale turque, du grime londonien, du mouvement Black Lives Matter et des working class heroes, le tout porté par l’appel à un monde (et une musique) sans frontières.
THE SOUND OF PROTEST: BLACK LIVES MATTER
Le mouvement Black Lives Matter est né en 2013 en réaction à la violence policière aux États-Unis. D’innombrables artistes ont prêté leur voix à cette cause, ce qui a donné de superbes chansons contestataires telles que « Freedom » (Beyonce), « Alright » (Kendrick Lamar) et « How Many » (Miguel) : « I’m tired of human lives turned into hashtags and prayer hands/I’m tired of watching murderers get off. »
Découvrez BONAVENTURE, l’alter ego de Soraya Lutangu, une productrice aux racines congolaises. Sa musique, profondément dérangeante, creuse des thèmes comme la répression et le racisme institutionnel. « I don’t do music for a hobby », souligne-t-elle, « I’m just preparing weapons to be able to talk to white people ». Des titres comme « Supremacy » (aux samples pénétrants de la rappeuse/activiste Sister Souljah) et « Diaspora » sont plus qu’éloquents.
Découvrez aussi le projet free jazz/spoken word IRREVERSIBLE ENTANGLEMENTS, porté par MOOR MOTHER, qui est considérée par The Wire comme « the most radical Afrofuturist artist to emerge for years ». Ce projet est né lors d’un événement de protestation, « Musicians Against Police Brutality », et sonne comme l’équivalent moderne de « Blasé » et « Poem For Malcolm » d’Archie Shepp (tous deux sortis en 1969), des albums qui proclament son amour pour Malcolm X. En cette « Année de la contestation », jamais la révolte n’aura trouvé une expression aussi âpre.
BONAVENTURE – MER. 04.04.18 – Bonnefooi – GRATUIT
JAMES HOLDEN & THE ANIMAL SPIRITS (LIVE) + AMMAR 808 & THE MAGHREB UNIT + IRREVERSIBLE ENTANGLEMENTS FEAT. MOOR MOTHER + MDC III - DIM. 08.04.18 – AB Grande Salle – ACHETEZ DES TICKETS