Les collaborations de l’AB, c’est une longue tradition : AB/Bota et Autumn Falls en sont de bons exemples. Mais nous voulons aller encore plus loin : cette ville jouit d’un paysage culturel riche et diversifié et nous considérons qu’il est important de collaborer davantage avec les autres institutions.
Collaborer, cela permet aux membres d’une équipe d’ouvrir leur esprit et de faire des choses hors du commun. Ainsi, la saison dernière, grâce à notre collaboration avec Bozar, nous avons accueilli pour la premières fois dans notre salle des orchestres classiques. Ce genre de nouvelles expériences élargit notre regard artistique.
Assembler nos modestes ressources nous a permis de produire des événements que nous n’aurions pu organiser seuls. Toutes les institutions culturelles se plaignent d’un manque de ressources. La collaboration peut constituer une une partie de la réponse à cette problématique. Ainsi, notre collaboration avec deSingel et Flagey permet de présenter la nouvelle production d’Amatorski.
Nos voisins du Beursschouwburg et nous-mêmes prévoyons d’organiser une nouvelle série de concerts à la pointe. Grâce à notre collaboration, nous permettons à des artistes qui ne sont pas en mesure de figurer à la programmation normale du Beursschouwburg ou de l’AB de se produire tout de même sur scène.
Les collaborations nous permettent également de faire connaissance avec un nouveau public. Lorsque Flagey et l’AB ont présenté une version symphonique de Raymond van het Groenewoud l’année dernière, des personnes qui n’avaient jamais mis les pieds dans la magnifique salle de concert de Flagey s’y sont rendus.
En tant que grand centre culturel flamand, l’AB ambitionne avant tout de jouer un rôle de carrefour entre un certain nombre d’acteurs de la scène culturelle bruxelloise. À l’étranger (ainsi qu'en Flandre et en Wallonie), il n'est pas toujours aisé de donner une image de Bruxelles autre que le stéréotype d'une ville grise qui fourmille de fonctionnaires. Or, Bruxelles est tellement plus que cela. Je pense que les acteurs de la scène culturelle bruxelloise, néerlandophones comme francophones, peuvent contribuer à modifier cette image erronée de Bruxelles. Pour ce faire, il nous faudra unir nos forces. Les exemples de Nantes et de Lille prouvent que la culture joue un rôle essentiel dans la revalorisation d’une ville. Et – sauf le respect dû à ces villes – Bruxelles propose une gamme d'activités culturelles beaucoup plus riche. En tant qu’acteur culturel, nous nous devons de prendre l’initiative d’attribuer à notre ville l’image qu’elle mérite.
Dans cette optique, sachez que nous avons pris l’initiative de redonner un nouveau souffle au Théâtre américain. Nous n’avons pas l’intention d’en faire un AB2. Selon nous, le Théâtre américain est un nouveau haut-lieu de la scène culturelle bruxelloise où l’ensemble des arts du spectacle trouvent leur place et où de nombreux centres culturels collaborent. Une salle de 1200 places assises est une plus-value très précieuse qui vient s’ajouter aux autres salles que compte Bruxelles. Le Théâtre américain n’est pas seulement réservé aux valeurs sûres : il est expressément destiné à faire la part belle au renouveau et à accueillir des jeunes talents. Des locaux de répétition, des ateliers de création et par exemple un studio de démonstration, voilà la promesse que Bruxelles devienne enfin une ville où les jeunes, qu’ils soient de Bruxelles ou d’ailleurs, puissent s'adonner aux expérimentations et répéter. Et où différentes formes de culture puissent interagir.
L’année passée, l’AB a travaillé au business plan du Théâtre américain. Celui-ci est désormais prêt et nous faisons donc des pieds et des mains pour convaincre les autorités qu’un investissement dans le TA donnera une valeur ajoutée importante à Bruxelles, à la Flandre, et à la Belgique. Nous espérons savoir pour la fin de l’année si nos plans aboutiront. Et pour attirer l’attention sur le Théâtre américain en tant que plateforme culturelle, nous organisons les 20 et 21 septembre quelques concerts excitants.
Personnellement, j’ai hâte quel le Muntpunt ouvre ses portes le 6 septembre. J’espère que ce dernier jouera un rôle fédérateur capital entre les différentes formations culturelles flamandes de Bruxelles. Quoi qu’il en soit, nous collaborerons activement avec eux.
Selon nous, un centre culturel bruxellois doit jouer son rôle à fond dans la ville. Et cela va au-delà de la culture. C’est pourquoi l’AB apportera sa contribution au problème de la mobilité. Inutile de répéter que Bruxelles est un mauvais élève en la matière. Voilà un an que nous proposons, en collaboration avec la STIB, l’Event Pass, un titre de transport valable sur le réseau STIB à l’achat d’une place de concert à l’AB. Encore près de 70 % de notre public vient en voiture, ce qui est beaucoup trop si l’on tient compte que 25 % d’entre eux viennent de la région de Bruxelles et que l’AB se situe à proximité de 3 gares, une station de métro et différentes lignes de bus. Nous continuons à miser sur les transports en commun. À cet effet, nous annoncerons prochainement une autre collaboration avec la SNCB.
Cette saison, nous mettrons l’accent sur le vélo. Bruxelles évolue très lentement vers une ville davantage ouverte aux cyclistes et nous aimerions y apporter notre soutien. Pour marquer le coup, en collaboration avec le cabinet du Secrétaire d’État Bruno De Lille, le 17 octobre, nous organisons un concert de Bent Van Looy bike-friendly : venez à vélo et payez moitié prix ! Ce soir-là, la rue des Pierres se transformera en parking vélo géant. Nous travaillons avec la ville de Bruxelles pour créer plus d’espaces où il est possible de garer son vélo en toute sécurité dans le centre-ville.
J’ai déjà beaucoup parlé de Bruxelles. L’AB reste naturellement l’une des fières institutions flamandes de cette ville. D’ailleurs, nous célèbrerons un anniversaire particulier au cours de la prochaine saison : notre festival d’été « Boterhammen in het Park » soufflera ses 25 bougies. En vue de ce joyeux événement, nous lançons une nouvelle série de concerts de midi intitulés « De kleine Boterhammen », destinés à faire connaître des jeunes talents principalement flamands. Cela se fera en collaboration avec la Sabam.
Voilà, je me suis également étendu en long et en large sur le thème de la collaboration. Cela ne signifie évidemment pas que nous allons nous détourner de notre objectif premier, à savoir concocter un programme musical palpitant pour nos 300 000 visiteurs annuels. Plus que jamais, nous souhaitons faire place au renouveau et donner une chance aux jeunes talents de la scène locale. Nous voila en route pour une nouvelle saison fantastique.
Dirk De Clippeleir, Directeur AB