Les pionniers du hip-hop utilisaient leur musique pour mettre le doigt sur les inĂ©galitĂ©s sociales et rĂ©vĂ©ler le problĂšme au grand public. Mais avec la commercialisation du genre, ce militantisme passa Ă lâarriĂšre-plan. Quel est le statut du hip-hop aujourdâhui ?
Est-il toujours un dĂ©fenseur du progrĂšs social ? LâAB et la KU Leuven cherchent Ă rĂ©pondre Ă cette question avec une Ă©quipe dâexperts.
Ă la naissance du genre il y a 50 ans, hip-hop et militantisme Ă©taient Ă©troitement liĂ©s. Les artistes y voyaient lâexutoire idĂ©al pour soulever des problĂšmes tels que le racisme, la violence policiĂšre, la pauvretĂ© et les inĂ©galitĂ©s. En sâemparant du micro, des voix marginalisĂ©es faisaient une critique acĂ©rĂ©e de la sociĂ©tĂ© et espĂ©raient ainsi inspirer une nouvelle gĂ©nĂ©ration de militants et de dĂ©fenseurs.
Citons par exemple le morceau âThe Messageâ de Grandmaster Flash & The Furious Five, qui mettait en lumiĂšre la criante pauvretĂ© du Bronx Ă New York :
âBroken glass everywhere
People pissinâ on the stairs, you know they just donât care
I canât take the smell, canât take the noise
Got no money to move out, I guess I got no choiceâ
Ou rappelons lâĂ©norme influence quâexerça Public Enemy sur le dĂ©bat politique amĂ©ricain Ă la fin des annĂ©es 80 et au dĂ©but des annĂ©es 90.
Lorsque le genre devint plus mainstream, le hip-hop militant aux textes engagĂ©s plongea fatalement dans lâunderground. Depuis, le genre est surtout associĂ© Ă des valeurs telles que le matĂ©rialisme, le sexisme et, dans quelques cas, lâhomophobie.
- Aujourdâhui, aprĂšs des annĂ©es de militantisme social et politique, lâimage dominante est celle du rappeur obnubilĂ© par lâargent, les drogues et les bitches. Mais cette image est-elle correcte ?
- Est-il vrai que, depuis sa commercialisation, le hip-hop nâest plus quâune musique dansante superficielle ?
- La musique est-elle vraiment meilleure ou a-t-elle vraiment plus de sens lorsquâelle est engagĂ©e ?
- Et si le hip-hop est nĂ© dans un climat de contestation et dâĂ©mancipation, doit-il pour autant sâinscrire dans cet hĂ©ritage ? Et en est-il encore capable ?
Que de questions ! Heureusement, nous avons trouvĂ© une Ă©quipe dâexperts pour partir en quĂȘte de rĂ©ponses. Nous dĂ©buterons la soirĂ©e par un discours dâouverture dâAkua Naru. Cette rappeuse, poĂšte, productrice et militante amĂ©ricaine a fondĂ© le collectif international theKEEPERS, une archive en ligne sur les contributions des femmes noires Ă la culture du hip-hop. Suivra une table ronde avec LIONSTORM, FREDDIE KONINGS et Anneleen Masschelein, animĂ©e par Soe Nsuki.