BRDCST fête sa troisième édition. Et cette année encore, notre festival printanier fait la part belle aux innovateurs, aux réseaux et aux collectifs qui bousculent les codes. Ainsi, nous choisissons de braquer nos projecteurs sur des labels comme Blackest Ever Black (Carla dal Forno, Pessimist…), l’étiquette post-punk/noise underground Harbinger Sound liée à Sleaford Mods, les Belges dissidents de Consouling Sounds et tak:til, le sous-label instrumental flambant neuf de Glitterbeat (avec Joshua Abrams et Širom). Sans oublier Boussiphone Records, l’équivalent maghrébin des archives d’Alan Lomax.
Cinquante ans après mai 68, notre société entend s’élever, non sans hasard, de nombreuses voix contestataires. BRDCST s’en fait la caisse de résonance. Sleaford Mods part en guerre contre le Brexit, les Young Fathers combattent activement les manifestations anti-Islam de Pegida, tandis que le collectif NON Worlwide (cf. Chino Amobi, Nkisi et Bonaventure) se donne pour mission de « rejeter la culture de masse et les conditions politiques existantes ». L’uppercut final est décoché par Irreversible Entanglements feat. Moor Mother, qui sonne comme l’équivalent musical moderne du Black Lives Matter.
BRDCST déborde cette année de global sounds, des musiques du monde innovantes et contemporaines. Pensez aux fascinantes Maghreb Bass Adventures d’Ammar 808 & The Maghreb Unit et au psychédélisme turc (sic) de BaBa ZuLa et Altin Gün ; ou encore à la chanteuse égyptienne Nadah El Shazly et le gqom envoûtant du duo sud-africain Faka.
Mention spéciale, aussi, pour l’impressionnant footwork de Jana Rush et pour la reine zimbabwéenne du piano à pouces Stella Chiweshe. Avec Sylvia Kastel et Mhysa (cf. Scraaatch), nous servons une electronica affûtée. Quant au black metal, qui ne pouvait pas manquer à l’affiche, il sera représenté à Bruxelles par la Danoise Myrkur.
Enfin, BRDCST n’est pas peu fier de pouvoir présenter quelques premières européennes, avec la bande-son live d’une des séries Netflix les plus populaires du moment (« Stranger Things » par les membres de S U R V I V E Kyle Dixon et Michael Stein) et la rencontre inédite entre les splendeurs vocales du Mystère Des Voix Bulgares et la chanteuse Lisa Gerrard (Dead Can Dance). Et signalons encore la première de BARST plays « Sister Ray », qui s’inscrit dans le cadre du cinquantième anniversaire de « White Light/White Heat », le grand classique du Velvet Underground.
Ajoutez-y des pionniers musicaux comme Young Fathers ou encore James Holden & The Animals Spirits, dont les concerts promettent d’être trépidants, et vous obtenez une coupe transversale des musiques les plus pertinentes de 2018.
Nous vous souhaitons une exploration passionnante ponctuée de belles révélations musicales !
Kurt Overbergh, Directeur artistique de l’AB