Si selon les croyances, les chats ont tantôt sept, tantôt neuf vies,  Arno en a déjà aligné beaucoup plus en quelques 25.000 jours sur terre. L’une s’appelle Tjens Couter, que l’Ostendais le plus célèbre de l’hexagone forme en 1970 avec Paul Couter. Consécration suprême, leur single « Gimme What I Need » se retrouve dans le juke-box du légendaire CBGB à New York entre les tubes des Ramones, du Patti Smith Group ou de Blondie.  C’est sur les cendres de Tjens Couter qu’Arno débute une autre vie avec la formation TC Matic, dix ans plus tard. Le groupe délaisse le rythm’n’blues pour un rock européen mâtiné de funk blanc totalement avant-gardiste, novateur, primitif et habité.

A l’aube de ses 69 ans, le 21 mai prochain, Arno,  qui n’est jamais aussi bien que lorsqu’il brûle les planches comme si sa vie en dépendait, repart sur la route sous l’étendard Tjens Matic. Soit un répertoire composé des classiques de Tjens Couter (« Dance with me », Forget the rest, take the best »…) et de TC Matic (« Cook me », « Ha ha », « Middle class and blue eyes »…) en faisant l’impasse sur « Putain Putain », « Oh La La La c’est magnifique » prévient l’intéressé.  Soit un répertoire en béton armé qu’Arno revisitera accompagné par un trio aussi affûté qu’une lame.         

« Je suis frustré par le rock aujourd’hui. C’est trop sage» concède Arno. « Comme je suis aussi dans la nostalgie,  je veux faire du rock comme avant les années Coca Zéro et tout le bazar ».  Vous voilà prévenu !