Incroyable ! Pour une fois, nous sommes entièrement d’accord avec le HUMO. Nous vous livrons donc ce qu’a récemment écrit l’hebdomadaire flamand sur 'Cipher', le dernier né de Slim Cessna's Auto Club :
«**** ‘This is the country band that plays the bar at the end of the world.' C’est ainsi que Jello Biafra, le patron du label Alternative Tentacles, décrit Slim Cessna's Auto Club, le combo country composé de six musiciens dont il édite les albums.
De la promo de bas étage ? Allons donc ! Campé sur ses jambes trop courtes, Monsieur Biafra, qui fut en son temps le chanteur des Dead Kennedys, est l’intégrité même, donc s’il signe un groupe, on peut vous certifier qu’il en est franchement fan. Et on peut, une nouvelle fois, affirmer qu’il possède une sacrée paire d’oreilles : ce 'Cipher' livre toutes les promesses faites par Sixteen Horsepower et beaucoup plus encore, car SCAC est meilleur, plus varié et au moins tout aussi possédé. Que ce soit par Dieu, le diable, la boisson ou n’importe quoi d’autre : préparez-vous au Barbecue Eternel qui vous attend ici bas pour avoir loupé leur trois premiers albums ! On vous y rejoindra, un peu plus tard, avec plaisir.
Le fil conducteur sur 'Cipher' est un hymne assez bref, intitulé 'An Introduction to the Power of Braces', un chœur qui revient à quatre reprises dans des versions légèrement modifiées. On croirait avoir affaire à une petite réunion bien sympathique – jusqu’à ce qu’on entende les paroles. Sur certains morceaux (la terrible farandole 'This Land Is Our Land Redux'!) on sent l’influence de David Eugene Edwards, aux côtés duquel certains membres du groupe ont eu l’occasion de jouer, mais la différence réside dans les détails : c’est ainsi qu’une guitare électrique s’emballe tout d’un coup sur 'Children of the Lord', 'SCAC 101', un titre à vous rendre fou, démarre comme le genre de morceaux sur lesquels les vieilles rombières vous serraient contre leur poitrine lors des fêtes de mariage, et on trouve ci et là beaucoup plus d’allusions amusantes que n’en souffrirait l’univers biblique du Révérend Edwards. Prêtez, par exemple, attention à l’interaction entre Slim Cessna et le second frontman Jay Munly dans 'Boom Magalina Hagalina Boom', un bijou littéraire et musical qui ne se prend cependant pas trop au sérieux. Ou offrez-vous une bonne tranche de rigolade avec 'Jesus Is in My Body: My Body Has Let Me Down' ou encore 'That Fierce Cow Is Common Sense in a Country Dress' : le genre d’humour par lequel Frank Zappa se distinguait de ses collègues beaucoup trop sérieux, dans les années septante. En résumé, SCAC possède tout, de la maîtrise musicale à la qualité d’écriture jusqu’aux histoires scabreuses et aux party vibes qui nous font espérer l’arrivée de l’apocalypse. Il nous reste à dire que leurs chansons donnent, certainement, encore mieux sur scène. Que ce soit dans un bar au milieu de e part ou dans une prairie près d’Hasselt – ce qui est aussi un peu au milieu de e part – cela n’a, après tout, pas beaucoup d’importance.
Slim Cessna's Auto Club - Americado