Présentation de CD : « Folksongs from a Non-Existing Land »
Roland Van Campenhout « The Blues-Folk Magician ! »
Dès la toute première note, « Folksongs from a Non-Existing Land » vous aspire dans l’univers sombre et magique de son créateur, Roland Van Campenhout. Le grand guitariste et chanteur belge nous guide à travers un paysage musical mystérieux. On sent l’accord profond avec les plages légendaires de Ry Cooder dans « Paris, Texas » (Wim Wenders), mais aussi avec l’audace de Captain Beefheart, l’inimitable Tom Waits et le chamane Dr. John.
Du haut de ses 74 ans et profondément enraciné dans le blues et le folk, Roland maîtrise chaque genre musical, du jazz à l’ethno en passant par la musique psychédélique. Roland, c’est une légende vivante, l’archétype d’une race en voie de disparition, le « magicien du son ». Son dernier album, qu’il baptise « Mantra Blues », a été enregistré à Gand, avant d’être mixé à Tokyo par l’Australien Joe Talia, qui confère à cet opus exceptionnel une touche orientalisante.
« On the Road » de Jack Kerouac, grand classique du mouvement beatnik, et les travaux d’Allen Ginsberg et William S. Burroughs lui ouvrent, dès son plus jeune âge, une source d’inspiration inépuisable. Cette explosion de nouvelles idées est à l’origine de son premier groupe de skiffle. Vers la fin des années 60, Roland cherche ses racines dans le blues avec Tim Hardin, Leo Kottke et, évidemment, son ami proche Rory Gallagher. Fort de ces expériences, il mettra le cap sur l’année 2000 en empruntant la voie de l’expérimentation, mais sans jamais perdre son sound distinctif et légendaire. Dès le tournant du siècle, le maître collabore avec de jeunes musiciens comme Helmut Lotti, Mauro et Sioen.
Pour « Folksongs from a Non-Existing Land », Roland a renoué avec son propre paysage primitif intérieur. Cette virée à travers des contrées sauvages inexistantes, au cœur d’un monde imaginaire, procure une énorme satisfaction, nous injecte une dose d’infinie créativité.
« Le titre est plein d’humour », rit Roland, « mais il décrit aussi mon évolution musicale. Des sonorités folk, Bob Dylan, Woody Guthrie ou encore Joni Mitchell. Après des décennies d’exploration, aux quatre coins du monde, il n’est pas étonnant que ma musique ne cesse de changer. Une rencontre, une amitié naissante débouchent parfois sur une jam session. Si j’étais resté fidèle à un seul son toute ma vie, cela aurait tué mon esprit créatif. »
Au sujet de son père, qui mourut quand Roland n’avait que 5 ans, il raconte : « Mon père m’a toujours beaucoup impressionné. Son père et lui étaient tous deux musiciens de jazz. Je suis convaincu qu’ils ont fortement influencé mon œuvre, et qu’ils l’influenceront toujours. »
Il qualifie sa musique d’« ethno-pop-folk », parce que « c’est la définition qui me plaît », glousse-t-il. « J’explore la terre en ouvrant grand les yeux et les oreilles, immergé dans la magie de ce monde. Ensuite, je travaille mes impressions en écrivant des textes et en composant. Je suis en route depuis des lustres et ce voyage m’a fait traverser de nombreux pays et continents. Et – cela ne changera jamais –partout où je vais, la musique naît. Une musique qui respire la curiosité, la transparence et la fébrilité. »