Sortir dix albums intrigants en 20 ans, transcender le genre - le death metal – qu'ils ont eux-mêmes contribué à instaurer tout en se renouvelant et en restant pertinents, c'est ce que les Suédois d'Opeth sont parvenus à faire depuis leurs débuts en 95. Sur leur dernier opus ‘Heritage’, ils exécutent comme toujours des tours de passe-passe à base de métal, de blues, de jazz, de kraut et de prog rock, auxquels ils ajoutent du folk traditionnel suédois. Ce faisant, ils signent un nouveau chef-d’œuvre. Sur leur précédent ‘Watershed’, le frontman Akerfeldt avait troqué ses râles d'outre-tombe contre une voix claire.
Il continue sur cette même lancée avec ‘Heritage’ … et il le fait particulièrement bien ! Même notre cher Pitchfork, qui a pourtant la critique facile, a levé son pouce virtuel pour le dernier effort d'Opeth.
« De beaux arrangements, des soundscapes magistraux et captivants, de l'entertainment de haut niveau » avait-on pu lire dans le Knack Focus après leur incendiaire passage au Graspop l'an dernier. « Ceux qui se montreraient encore condescendants face au prog rock, se prendront un pain dans la figure » promettait sans rire le chroniqueur. Les coups de pied – avec de grosses boots coquées, évidemment – risquent aussi de se perdre, si les tickets ne partent pas rapidement pour ce concert.

Pour lancer la soirée sur sa vitesse de croisière, nous remettrons une couche de métal avec Anathema. Les gars de Liverpool sont actifs depuis le début des années 90 et sont passés, sur leur dernier album ‘Weather Systems’, du doom metal au prog rock atmosphérique et au post-rock mélancolique. Le disque s'est vu couvert de superlatifs. Dans son anthologie, Goddeau donnait même le conseil suivant : « Écoutez ‘Weather Systems’ et regardez-le droit dans les yeux. C'est un disque qui parle de votre vie mais qui pourrait aussi très bien devenir un des disques de votre vie » .

Finalement, les coups de pied ne devraient pas être nécessaires pour forcer la vente au ticketshop de l'AB.