Après un show qui avait rapidement affiché sold out à l'ABClub l'an dernier, l’émouvant singer-songwriter est de retour à l'ABFlex avec un nouvel album. Et cette fois, il viendra nous le présenter armé de son chevalet de peintre (voir ci-dessous). En attendant de voir, vous devrez vous contenter de ce compte rendu tiré du Standaard :
« On s'est cru pendant une heure et demi dans la tête de Joseph Arthur à l'ABClub. Une tête pleine de pensées mélancoliques et de jolies chansons.
On ne sort pas vraiment guilleret d'une soirée passée en compagnie de Joseph Arthur. Le singer-songwriter américain livre essentiellement des chansons ténébreuses qui suintent la mélancolie et le défaitisme, avec à peine ci et là une légère pointe d'optimisme. Joseph Arthur est par ailleurs un introverti, comparé à, par exemple, Jim White qui contrebalance par des feintes le côté pesant de sa musique. Lorsqu'un spectateur, à la fin du show, demanda en retour à Arthur comment il allait. Il répondit « Je ne sais pas moi-même ». « Bien, je pense. »
Arthur est un auteur prolifique. Certains de ses nombreux disques et EP n'ont, de ce fait, pas entièrement convaincu. Mais lors de ses concerts, Arthur peut aller fouiner à foison dans ce riche répertoire qui ne manque pas de titres puissants.
En l’absence de ses Lonely Astronauts, Arthur se produisait seul à l'ABClub en jonglant avec une pédale loop. Il démarra avec ‘Vacancy’ à la guitare acoustique qu'il troqua plus tard pour une version électrique. Arthur superposait parfois deux à trois couches de guitare pour laisser la chanson se déployer. Ce faisant, il restait toujours du bon côté de la frontière entre émotivité et monotonie. C'est surtout les titres ‘Here comes the sun' et ‘Honey and the moon' qui firent impression lors de la première moitié du concert.
Arthur est la coqueluche des stars. Michael Stipe considère ‘In the sun' comme la meilleure chanson de tous les temps. Peter Gabriel lui a offert un contrat d'artiste tandis que Ben Harper l’a emmené en tournée. La musique d'Arthur est également la bande-son rêvée de séries télévisées comme Dawson's Creek, The O.C., Grey's Anatomy : toutes ont utilisé une chanson d'Arthur pour illustrer une scène d'émotion.
Seul le grand public semble rester en retrait. Arthur, c'est un peu comme le petit chef-d’œuvre niché dans le coin d'un musée et que personne ne remarque. A l' ABClub, qui était du reste bien bondé, tout le monde rêvassait. Le spectateur éméché qui essaya de mettre de l'ambiance en tapant dans les mains au rythme de la musique se fit d'ailleurs réprimander par Arthur avec un ‘Don't do that.'
Baigné la plupart du temps dans une lumière rouge ou bleue, Arthur livra une version pour le moins étrange de ‘In the sun'. En général ce genre de chose n’est pas pour plaire au public mais grâce à la puissance des paroles et le vécu d'Arthur, le morceau tint la route.
Après un magnifique concert, nous sommes rentrés à la maison heureux bien que légèrement déprimés. »
Autre bonne nouvelle : Joseph Arthur The Simultaneous Painter alternera pinceaux et guitare sur scène.