Jóhann Jóhannsson est connu pour ses compositions pour le théâtre et le cinéma. Musicien chez Apparat Organ Quartet (célèbre pour son penchant pour les vieux orgues) et pour le ténébreux projet d’électronica Evil Madness (avec e.a. Curver), il est aussi l'un des fondateurs du collectif artistique islandais Kitchen Motors (cf. Kira Kira et Hilmar Jensson). A son palmarès, figurent une série de bandes originales de film et six albums solo dont le très acclamé ‘Fordlândia’. Ce disque raconte l’histoire du rêve avorté de Henry Ford qui tenta, dans les années 20, d’ériger un nouveau pays dans la forêt amazonienne. Il a dernièrement sorti ‘And In The Endless Pause There Came The Sound Of Bees’ chez Type Records. Jóhannsson a une façon incomparable de combiner cordes, piano, électronica et percussions. Ses mélodies empreintes d’émotion, véritables odes à la lenteur, laissent rarement indifférent. Une beauté apaisante ? Oh que oui ! Et nous citerons De Morgen pour conclure : « Bien que sa musique soit rarement diffusée à la radio, l’Islandais Jóhann Jóhannsson est parvenu à conquérir un large public sans grande aide des médias ».
SILENCE IS SEXY se situe aux antipodes de THE ART OF NOISE, le récent cycle de concerts lancé par l'AB. The Art Of Noise fait référence au manifeste futuriste rédigé en 1913 par l'Italien Luigi Russolo (qui est également l'inventeur d'instruments appelés “machines sonores”) et met en exergue la scène noise (underground). Silence Is Sexy se concentre, pour sa part, sur les (nouveaux) compositeurs classiques contemporains, de plus en plus en vogue dans le milieu de la pop. Ces derniers évoluent dans un univers dominé par la musique classique mais n'hésitent pas à recourir à l'électronica pour un résultat souvent unique. Par le passé, l'AB avait déjà embrassé ce courant en accueillant des artistes comme Max Richter, Hauschka, Jóhan Jóhannsson, Ludovico Einaudi, Nico Muhly, Peter Broderick, Ólafur Arnalds ou Nils Frahm. Le titre Silence Is Sexy est emprunté à un album d'Einstürzende Neubauten qui révère aujourd'hui la force du silence après avoir fait dans la noise industrielle.
« Jóhann Jóhannsson explore, tout comme Sigur Rós, le territoire qui sépare la pop de la musique classique. La profondeur émotionnelle l’emporte sur la prouesse technique et la musique prend le pas sur la langue. » (De Morgen)