Une exquise double affiche de global sounds somaliens et égyptiens
Feeërieën 2019 : bienvenue dans notre ‘cabinet de curiosités’ musical extérieur
Bienvenue à la 16e édition (déjà !) de notre festival féérique outdoor des Feeërieën ! Nous sommes fiers de vous ouvrir une nouvelle fois les portes de notre cabinet de curiosités musical. Venez découvrir à quel point il bruisse et bourgeonne, émeut et étonne, connecte et décloisonne. Quel festival vous propose, sur une même affiche, du footwork hyperactif de Chicago, du disco-funk survitaminé de Somalie, du psychédélisme turc, une voix de soprano à couper le souffle, une artiste éthiopienne qui vous initie à la « harpe du roi David », un chœur masculin qui rappelle Kurt Weill et de la profonde poésie afro-américaine ? Les Feeërieën !
Somali Night Fever w/ Dur Dur Band (Analog Africa/SOM)
Durant les années 70-80, la capitale de la Somalie, Mogadishu, attirait de nombreux groupes africains progressifs. Haut lieu de la musique et de la vie nocturne, la métropole fut surnommée « perle de l’océan Indien ». Cet âge d’or a récemment été consigné sur la splendide compile Sweet As Broken Dates: Lost Somali Tapes from the Horn of Africa (Ostinato Records), qui réserve un rôle de premier plan à Dur-Dur Band, un groupe imprégné de funk et de disco.
Début 1990, le dictateur Siad Barre porta un coup d’arrêt à cet âge d’or en plongeant le pays dans la guerre civile. Toute une culture musicale fut anéantie et nombre d’artistes fuirent le pays en raison de la crise économique et de la répression. Mais en 2018, l’excellent label de global sounds Analog Africa ressortit quelques vieilles cassettes de Dur-Dur Band des tiroirs pour produire l’album à succès Dur-Dur of Somalia - Volume 1 & 2. L’opus fit chavirer les hipsters de Pitchfork et quelques membres de Dur-Dur Band, établis à Londres, donnèrent un nouveau souffle au collectif. Prêt pour une portion de (disco) funk légendaire on the one ?
Maurice Louca (EGY)
The guests: A Trio/Anthea Caddy/Khaled Yassine/Christine Kazaryan.
Musicien et compositeur né au Caire, Maurice Louca est un pilier incontestable de la scène égyptienne expérimentale. Parmi ses exploits, notons sa collaboration aux impressionnants débuts de Nadah El Shazly et sa participation aux Dwarfs Of East Agouza, avec notamment Alan Bishop des Sun City Girls. Avec Elephantine, Louca nous a livré, plus tôt dans l’année, son œuvre la plus impressionnante et la plus prestigieuse à ce jour. « Une interprétation arabe de Sun Ra », nous a-t-on soufflé à l’oreille. Et à juste titre. Sans jamais négliger le rythme, Louca flirte effrontément avec le jazz d’avant-garde, le free jazz et le jazz cosmique, ainsi qu’avec la musique africaine.
Après son passage impressionnant à BRDCST, Maurice Louca s’associe à l’AB et à Mophradat (une association internationale qui crée des opportunités pour les artistes du monde arabe.) pour une collaboration unique. Maurice Louca résidera ainsi quelques jours à l’AB afin d’y enregistrer un nouvel album, pour lequel il s’allie au collectif “A” Trio, tout droit venu du Liban – soit l’un des ensembles d’improvisation les plus ‘vieux’ du monde arabe, qui signa notamment le premier album free jazz de la région. Il a l’intention d’enrichir cet ensemble de quelques musiciens invités.
Le projet est produit dans le cadre de The Consortium Commissions - un projet initié par Mophradat.
Le public pourra admirer ce projet aux Feeërieën, ainsi qu’à la prestigieuse ICA (Institute of Contemporary Art) de Londres.