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BRDCST 2017 ► 2024
BRDCST : Un hip-hop écossais (!) unique, adoubé par AFROPUNK & Massive Attack
BRDCST est l’extraordinaire festival printanier indoor organisé par l’AB, avec lequel nous misons sur une musique sans frontières. Le nom fait référence à l’électro-pop rétro-futuriste du groupe anglais Broadcast qui, ces dix dernières années, nous a servi des albums exaltants comme « Haha Sound » ou encore « Noise Made By The People ». BRDCST met sur le devant de la scène des artistes qui portent haut le flambeau de l’innovation. Notre instinct musical fait le reste.
YOUNG FATHERS (GBR)
Le trio hip-hop écossais YOUNG FATHERS est incontestablement un groupe politique. Les racines de ces anciens lauréats du Mercury Prize s’étendent du Nigéria au Libéria. Quant à leur passion pour la politique – ils combattent activement les manifestations anti-Islam de PEGIDA et refusent de s’adresser aux médias du groupe de Rupert Murdoch –, elle transparaît nettement sur leur dernier exploit « White Men Are Black Men Too », sorti en 2015.
Fast forward vers le présent : « We’ve just finished a new album, and it’s about fucking time », titrait récemment leur page Facebook. Annonce aussitôt suivie du single « LORD », qualifié par The Fader comme « a gospel ballad with production that lands somewhere between the godlike nature of ’The Life Of Pablo’ and the scuzzy electronics of ’Yeezus’». Difficile d’être plus dithyrambique… À BRDCST, le trio présentera son tout nouvel album, prévu pour le printemps et qui résiste une nouvelle fois à toute catégorisation.
FAKA (ZAF)
Le duo d’artistes performeurs sud-africain Fela Gucci et Desire Marea considère FAKA (prononcez faga, ce qui signifie « pénétrer ») non seulement comme son nom de scène, mais aussi comme une plate-forme pour les queer black artists. Ce n’est donc pas un hasard si leur premier EP « Bottoms Revenge » est sorti sur le label NON Worldwide (voir plus loin). Pour leur dernier EP en date, « Amaqhawe », ils s’inspirent du gqom, « a rawer and more minimalist interpretation of African house music », lit-on dans The Fader. Ce genre, qui « participe à la résistance culturelle, est lié à l’histoire mouvementée de l’Afrique du Sud et à la vie dans les townships ». La musique comme arme de protestation... À l’instar des parrains du gqom RudeBoyz, la musique de FAKA se caractérise par « non-4/4 African rhythms, deep dark bass kicks and martial drums ». Si Mykki Blanco est fan, BRDCST l’est tout autant !
CHINO AMOBI (US)
Bienvenue dans le Merveilleux Monde Sonore de NON Worldwide ! Ce collectif aux racines africaines fait la part belle aux expérimentations électroniques et se donne pour mission de « rejeter la culture de masse et les conditions politiques existantes ». Fondé par Chino Amobi (US), l’artiste belgo-congolaise Nkisi (GBR) et Angel-Ho (Afrique du Sud), NON Worldwide s’est, d’après The Wire, « quickly established as a serious force, musically, politically and sonically ». En pénétrant dans l’univers de ce collectif, on tombe sur des figures fascinantes et hautes en couleur comme Faka, Farai, Mhysa, SCRAAATCH, Elysia Crampton, Rabit ainsi que, évidemment, le porte-étendard Chino Amobi.
« PARADISO », le premier opus d’Amobi, délivre un son d’une rare brutalité. Ou pour citer The Wire : « ‘PARADISO’ is an extraordinary record: utterly grandiose pulsing and punishing. This record is the soundtrack to all that’s wrong in the world, but very few artists have managed to capture such horror in such detail. If Hieronymus Bosch were to repaint hell today, it would look like ‘PARADISO’ sounds. »