Jour 2 de leur aventure AB, un deuxième club à guichets fermés. Je me dirige vers leur loge, ils ont l'air plutôt détendus.
Les nerfs semblent un peu apprivoisés. Bien que ce ne soit que l'apparence. Je m'assois à la place de Lennert et Janus Coorevits, également connus sous le nom de Compact Disk Dummies.
Photo: Laura Vleugels
AB : Petit retour sur la soirée d’hier : comment s’est passé votre premier show devant un AB Club comble ?
Coorevits (à l’unisson) : c’était super sympa. Honnêtement, on était très stressés car, lors du test la semaine dernière, tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. Mais ça nous a permis de rester sur le qui-vive et de veiller au moindre détail sur scène. C’est pourquoi, hier, on a vraiment joué l’un de nos shows les plus efficaces. Un set quasi sans fautes. Mais c’est encore un facteur de stress, car on va devoir réitérer cet exploit lors du deuxième concert !
AB : Il faut dire que les places se sont vendues comme des petits pains, tout était parti en l’espace de quelques minutes.
Janus: Oui, en effet. Ça signifie que les gens sont, avant tout, heureux de pouvoir assister au concert. C’est aussi très sympa de jouer dans une ambiance intime, en petit comité. Le public d’hier était composé de nos plus grands fans. Ils connaissaient même mieux les textes que Lennert!
Ce setting ne nous a pas trop stressés, car nous avions fait un très bon concert à Pukkelpop. J’avais indiqué que je préférais une ambiance intime. On venait d’écrire les morceaux, on ne les connaissait pas encore sur le bout des doigts, la maîtrise n’était pas parfaite… C’est pourquoi on préférait faire deux Clubs. C’était ce qu’on avait en tête.
À Pukkelpop, on a vraiment eu un déclic. On a fait un bon concert, ce qui n’a pas échappé au public, et ensuite, on a annoncé le show à l’AB au bon moment. J’avoue que ça fait du bien.
AB : Votre EP affiche une très belle collaboration, avec Tom Barman. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Coorevits : Ça s’est très bien passé. On se connaissait déjà d’un festival, rencontre qui avait été suivie d’un verre. Tom a enregistré sa voix pour nous, puis Janus y a appliqué des effets.
On était vraiment à la recherche d’un effet filmique, menaçant et, à vrai dire, on pensait tous les deux à Tom Barman. On voulait d’abord demander à Nick Cave, mais il était un peu débordé.
Non, on voulait Tom Barman. J’ai vraiment grandi avec In A Bar, Under The Sea.
Bref, on a sorti le résultat en single. Ensuite, on a assuré quelques premières parties pour dEUS. C’était une très belle collaboration.
AB : La collaboration n’est pas seulement externe, comme avec Tom Barman, mais aussi interne. Est-il évident de faire partie d’un groupe avec son frère, ou y a-t-il parfois des disputes comme chez Oasis ?
Lennert : Les gens nous demandent toujours ce que ça fait, de faire partie d’un groupe avec son frère. Mais pour tout vous dire, je ne sais pas ce que ce serait sans lui. Mais c’est très sympa, oui. Et très simple aussi. Il faut se poser trois questions :
1. Est-ce qu’on se fait confiance ?
2. Est-ce qu’on est sur la même longueur d’onde musicale ?
3. Et est-ce qu’on peut partager la même voiture pendant plus de 2 heures ?
Si la réponse à ces trois questions est « oui », on peut commencer un groupe avec son frère.
Nous sommes vraiment très connectés sur le plan musical.
AB : Quels artistes vous ont profondément influencés ?
Coorevits : Il y en a pas mal. Des groupes contemporains comme Hotchip, Toro Y Moi, Tame Impala, Gorillaz, LCD Soundsystem, mais aussi des artistes plus anciens : David Bowie et Prince.
On puise notre inspiration un peu partout.
AB : À quoi ressemble l’avenir proche pour les Compact Disk Dummies ?
Lennert : On va entrer en studio pour achever l’album, un moment qu’on attend avec impatience. Si tout va bien, l’album sera fini l’année prochaine, début 2020.