"Je n’ai jamais autant préparé un concert que celui que je vais donner à l’AB. Il y aura une scénographie, des changements de tenues, j’y vais vraiment à fond, en mode Ariana Grande (rires). Ce n’est pas n’importe quelle salle, c’est l’AB ! "
Faces of AB s’invite un instant dans la vie d’un ou une artiste de l’AB. Ensemble, nous évoquons Bruxelles, cette époque étrange et l’AB. Pour cette édition, nous partageons un bout de chemin avec Tessa Dixson, qui se produira le 27.09 devant une AB Box qui se remplit peu à peu.
"Au cours de ces 18 derniers mois, beaucoup de choses me sont arrivées, en grande partie liées à mon épanouissement. Je me demandais, notamment à cause du coronavirus, si mon travail était si essentiel que ça. Surtout quand le gouvernement et les responsables politiques ne prennent pas vraiment votre travail au sérieux parce que vous êtes pris en compte en dernier. C’était difficile, mais depuis toujours, j’applique ce genre de mécanisme qui consiste à minimiser les choses pour que ça ne me fasse pas trop de mal personnellement. J’ai vu cette période comme une occasion de grandir, d’en apprendre davantage sur moi-même, de prendre des décisions avec les gens autour de moi. J’ai aussi appris à produire de la musique moi-même ; cette période a donc été fructueuse.
Pendant le premier confinement, j’étais vraiment inspirée et je travaillais à peu près tous les jours sur de nouvelles musiques. Je faisais du yoga le matin, c’était une routine très saine. Cela a duré environ trois mois et j’habitais chez mes parents, c’était facile à vivre. Ils ont un jardin et une piscine, j’ai donc eu beaucoup de chance, car je sais que beaucoup de gens ici à Bruxelles devenaient fous. À ce moment-là, nous avions tous encore beaucoup d’espoir… Nous pensions que c’était l’affaire de quelques mois. Mais ensuite, nous avons compris que ça allait durer. Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir un mode de vie moins sain. C’était aussi plus difficile d’être créative à cause de l’enfermement. D’habitude, on trouve l’inspiration en allant à une fête, en rencontrant des gens et en discutant. On parle de musique, on visite un musée, on va au cinéma. C’est comme ça qu’on trouve sa dose de créativité quotidienne. Mais là, on ne faisait que recevoir des informations tout le temps sur son téléphone.

En ce moment, je gère tout moi-même. Je n’ai pas de manager par exemple, je fais tout le travail administratif. Cela me prend beaucoup de temps et j’ai moins de temps à consacrer à la création. Mais c’était mon choix. J’ai décidé de quitter certaines personnes de mon entourage, ou elles m’ont quittée. C’était un choix qui s’est imposé à moi, car la façon dont je travaillais ne semblait pas me correspondre.
Évidemment, j’ai cherché des gens, mais à cause du coronavirus, personne ne voulait vraiment s’engager. Alors, je me suis dit que j’allais le faire moi-même. Bien sûr, il y a des gens qui m’aident, comme mon père, mais je n’ai pas de personne de référence qui s’occupe de tout pour moi.
Un jour, je voudrais vraiment vivre de ma musique. J’aimerais avoir un tube international, j’aimerais sortir de l’ombre. J’adorerais pouvoir faire des tournées dans le monde entier. Des rêves, j’en ai beaucoup, mais je pense qu’il vaut mieux les garder dans ma tête plutôt que de les exprimer clairement parce que je ne veux pas non plus être déçue. Je pense qu’évidemment, une fois qu’on a quelque chose en tête, si on le veut vraiment, on peut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir. Mais comme je l’ai dit, j’ai ce mécanisme dans la tête depuis que je suis toute petite. Mais là encore, il est important de penser en dehors de sa bulle. Je travaille sur ces deux choses.
Bruxelles
Je pense qu’il y a des artistes vraiment sympas à Bruxelles, en général, l’ambiance est vraiment cool si on la compare aux grandes villes qui nous entourent. J’étais obsédée par Bruxelles quand j’étais plus jeune. Il y a cette électricité ici qu’on ne retrouve dans aucune autre ville, avec quelque chose de vraiment authentique dans la façon dont nous faisons les choses, surtout dans la musique. Nous avons cette mentalité un peu « je-m’en-foutiste ». Je pense que d’une certaine manière, c’est vraiment belge, c’est comme être un bon vivant. Je ne retrouve pas cette mentalité en France ou à Londres, c’est juste très différent. Je veux dire, prenez des artistes comme Zwangere Guy. Vous ne pouvez pas en trouver deux les mêmes – il s’appelle « Zwangere Guy » (rires). Je ne savais même pas ce que cela signifiait il y a un an et quand j’ai compris, j’ai halluciné ! C’est ça que j’aime, ici.
Mais je veux aussi voyager. J’ai lu cette citation qui disait qu’on ne peut pas évoluer dans une ville qu’on a dépassée et j’ai l’impression que c’est un peu là où j’en suis maintenant, ici à Bruxelles. Je connais beaucoup de monde. Je suis une gamine avide de nouvelles possibilités et de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres, alors ça viendra. Mais je reviendrai toujours à Bruxelles, c’est sûr. Je me sens chez moi, ici.

Le concert à l'AB
Ce que j’attends de mon concert à l’AB ? C’est un grand accomplissement, la plus grande étape de ma carrière. J’allais tout le temps voir des artistes à l’AB, que ce soit dans le club ou dans la grande salle et je me disais toujours : waouh, ça pourrait être moi. Et maintenant, c’est moi (rires) ! Je me souviens que quand j’étais plus jeune, dans la voiture, je me disais que je voulais passer à la radio. Et maintenant, je passe à la radio et je ne me rends pas compte que je vis déjà mon rêve. On ne pense qu’à l’avenir et on oublie en quelque sorte de se recentrer. C’est magnifique de prendre conscience de ce qu’on est en train de faire ! Je pense que ça va être très émouvant à l’AB. Après le coronavirus, après l’album… il y a eu beaucoup de frustration. Je n’ai pas vraiment donné de concerts, alors que cela représente quand même une énorme partie de moi, peut-être même plus que de faire de la musique. Ce sera donc émouvant, je le sens déjà. Ce sera un moment 10 fois plus intense qu’avant. Pas de masques, de la danse, une autre dynamique. La musique est ce qui donne vie à beaucoup de gens. Je ne vais pas sauver des vies, non, mais il y a d’autres façons d’aider les gens, à travers la musique. C’est aussi le fait d’être ensemble, tout simplement ! Il est temps de revoir ses amis, de boire un verre et de partager des émotions. On aura l’impression d’être sur le même bateau, d’être connectés, même avec des personnes qu’on ne connaît pas.
Je n’ai jamais autant préparé un concert que celui que je vais donner à l’AB. Il y aura une scénographie, des changements de tenues, j’y vais vraiment à fond, en mode Ariana Grande (rires). Ce n’est pas n’importe quelle salle, c’est l’AB !
Tessa Dixson, 27.09 à l'AB. Tickets ICI !