"Je me souviens de tous ces DJ qui faisaient leurs sets en pyjama dans leur salon. Je trouvais que ça ne payait vraiment pas de mine et je voulais proposer autre chose, dâoĂč mon stream sur un toit de lâavenue Louise, avec une superbe vue sur Bruxelles. "
Avec Faces of AB, nous allons Ă la rencontre dâun habituĂ© ou une habituĂ©e de lâAB. Ensemble, nous Ă©voquons Bruxelles, cette drĂŽle dâĂ©poque que nous vivons, et lâAB. Pour cette Ă©dition, nous avons donnĂ© rendez-vous Ă Sara Dziri!Â
« Je mâappelle Sara Dziri, je suis une DJ, productrice et conceptrice sonore belgo-tunisienne basĂ©e Ă Saint-Gilles, Bruxelles. Jâorganise plusieurs Ă©vĂ©nements, comme les Souk Sessions, des soirĂ©es consacrĂ©es Ă la techno arabe au Beursschouwburg. Jâai Ă©galement fondĂ© Not Your Techno, un concept festif/collectif/plateforme, qui Ćuvre pour plus de diversitĂ© sur la scĂšne musicale Ă©lectronique, tant en matiĂšre dâoffre musicale que de reprĂ©sentation â comprenez une plus forte reprĂ©sentation des femmes, de la communautĂ© queer et des POC (people of colour). Plus rĂ©cemment, jâai rĂ©alisĂ© le jingle pour « Guestlist », le nouveau podcast de lâAB.
Au dĂ©but de lâannĂ©e derniĂšre, je me suis lancĂ©e Ă temps plein dans la musique â donc vraiment juste avant le dĂ©but du coronavirus. Ce nâest pas Ă©vident avec tous ces concerts qui sâannulent, mais jâai eu la chance de pouvoir mâatteler Ă dâautres projets.
Je crois que le dĂ©but du confinement a Ă©tĂ© un grand choc pour tout le monde. Je me suis mise Ă fond au sport, mais jâai quand mĂȘme passĂ© trois semaines Ă Marseille en Ă©tĂ© pour profiter de la vie malgrĂ© tout. Ce nâest quâĂ mon retour, Ă lâautomne, que jâai entamĂ© une pĂ©riode plus difficile, et jâai touchĂ© le fond en janvier. Lors de ce fameux week-end de chaleur en fĂ©vrier, je me suis retrouvĂ©e avec une amie dans un parc bondĂ© et je me suis dit : « Oh⊠merde ! » Pratiquement personne nâavait le masque. Les gens aspirent Ă nouveau Ă une plus grande libertĂ© de mouvement, et je les comprends tout Ă fait.
Jâai surtout hĂąte de pouvoir reprendre mes DJ sets dans les clubs, ça me manque vraiment. Le streaming, ce nâest pas la mĂȘme chose. Au dĂ©but du confinement, mes rĂ©seaux sociaux Ă©taient inondĂ©s de live streams, câĂ©tait terrible.
Mon lien avec lâAB Club est plus fort que celui avec la Grande Salle, car je suis plus souvent fan des petits artistes, issus de lâunderground. Jâaime aussi aller aux festivals de lâAB ; sur ce point, je suis une vraie Brusseleir, jâai une prĂ©fĂ©rence pour les Ă©vĂ©nements locaux. »
Photos: Lien Peters