Plus de 20 nouveaux noms, un supplément de jazz, de folk et de punk explosif, et une soirée curated by Tirzah : le line-up de BRDCST 2024 est fin prêt !
Découvrez les affiches des vendredi 5 avril, samedi 6 avril et dimanche 7 avril, ou plongez d’abord dans les nouvelles annonces d’artistes.
Curated by Tirzah
Tirzah, qui a récemment surpris son public avec son troisième opus trip9love…???, a accepté de composer l’affiche de la première soirée de BRDCST. Et elle ne cache pas son enthousiasme ! “J’ai ressenti certains de mes liens les plus forts en musique en écoutant ces artistes. Je suis honorée et tellement heureuse qu’ils et elles puissent partager cette scène et se produire devant nous”, dit-elle. Anja Ngozi, Coby Sey, Loraine James, Meril Wubslin et Mica Levi seront de la partie.
Mica Levi est la complice et le bras droit musical de Tirzah. Elle forme le collectif CURL avec le producteur, chanteur et multi-instrumentiste Coby Sey, invité sur les albums Devotion et Colourgrade de Tirzah et auteur d’un premier opus empreint d’un post-grime savoureux.
L’artiste et DJ londonienne Anja Ngozi a réinterprété un morceau de Tirzah pour l’album Highgrade, un remake de Colourgrade, qui comprend également un remix de Loraine James. “Lorraine James prouve, encore et encore, son importance vitale pour la scène électro. Ne craignant jamais de repousser les limites ou de montrer sa vulnérabilité, James crée un univers sonore irrésistible”, écrit NME à son sujet.
Et n’oublions pas de citer Meril Wubslin. Ce trio irrésistible et intrigant, qui fait la navette entre la Suisse et Bruxelles, nous prépare un disque produit par (il n’y a pas de hasard) Kwake Bass, le compagnon de Tirzah.
One Leg One Eye (Lankum) et Clarissa Connelly complètent le programme folk
Le superbe False Lankum de Lankum a été récemment décrit par Mojo comme l’“OK Computer de la musique folk moderne”. The Guardian, Uncut, Loud & Quiet… : tous s’accordent pour propulser False Lankum au rang d’album de l’année. C’était peut-être la tendance la plus frappante de 2023 : le retour en force de la musique folk. Un retour plus que palpitant.
Le chanteur de Lankum, Ian Lynch, porte depuis peu un nouveau projet solo : One Leg One Eye. En 2022, il a signé And Take the Black Worm With Me, un premier opus gratifié de cinq étoiles par The Guardian. CTM y entend tout “le poids de l’histoire et des mythes irlandais, empreints de l’esthétique brute de la noise et du black metal”. Lynch et Clarissa Connelly viennent compléter le programme folk de BRDCST, aux côtés de Shovel Dance Collective, Brìghde Chaimbeul, Gordan et Lenhart Tapes. Lauréate d’un Nordic Music Prize, Connelly a été signée par Warp à l’instar d’autres invite·es de BRDCST comme Autechre, Oneohtrix Point Never et Slauson Malone 1. Influencée par la mythologie celte, cette artiste écossaise basée au Danemark louvoie entre les univers musicaux de Kate Bush et Vashti Bunyan.
Les Necks parachèvent le volet jazz
Ils méritent un paragraphe à eux seuls : The Necks. Avec Alabaster DePlume, le gourou de l’ambient jazz Cole Pulice et le pianiste brésilien Amaro Freitas, les Australiens viennent parfaire le volet jazz de BRDCST. Étrange : les Necks sévissent depuis 35 ans, mais semblent seulement faire leur percée internationale. Leur dernier album Travel, qui menait la liste de fin d’année de BRDCST pour 2023, enchaîne les superlatifs : De Volkskrant le couronne de cinq étoiles, The Wire le trouve “époustouflant”. Et tout cela à la croisée du jazz, du minimalisme, de l’impro et de la musique classique. Chapeau bas !
Une triple claque
BRDCST envoie trois fois du lourd avec Benefits, Chalk et PRUILLIP. Un coup d’œil au site web de Benefits suffit pour savoir de quoi il retourne : “we are benefits | we are a band | we shout”. Leur fan-base compte des fans notoires comme Steve Albini, Sleaford Mods et Modeselektor. Geoff Barrow (Portishead) fut tellement impressionné qu’il les signa illico sur son label Invada. Leur premier album NAILS convainc jusqu’au bout des ongles et restera gravé dans les oreilles jusqu’à BRDCST 2025. On parie ?
Plus près de nous, nous avons trouvé le duo explosif PRUILLIP : un projet d’Annelies Van Dinter (Echo Beatty) et de Louis Evrard (Grid Ravage). Sur invitation de Dennis Tyfus, les deux se sont produits pour la toute première fois à De Nor, Middelheim. Leur premier album (sur Cortizona) a été couvert de louanges : Knack Focus, par exemple, salue un opus constellé de “traces de punk, d’ambient, de rock noir et de stoner grunge [qui] montrent toute la polyvalence du groupe”, et l’auréole de quatre étoiles.
Chalk est un trio de post-punk électronique basé à Belfast, en Irlande. “Côté musique, ils pêchent dans la même mare que Shame, The Murder Capital et autres Fontaines D.C., mais avec un son plus électronique et plus filmique”, note Dansende Beren.
BRDCST takes you to church (plus précisément à l’église de Notre-Dame aux Riches Claires)
Cap sur l’église voisine de Notre-Dame aux Riches Claires pour un line-up qui transportera les mélomanes au septième ciel. Avec Niecy Blues, la Caroline du Sud s’invite à BRDCST. Son premier album, Exit Simulation, navigue entre ambient et gospel, R&B et soul mélancolique. Boomkat : “Elle nous a fait chavirer. À ne rater sous aucun prétexte si vous aimez KeiyaA, Grouper, Erykah Badu ou Dawuna.”
Pour un son tout aussi saisissant, nous vous conseillons l’oudiste et musicologue libanaise Youmna Saba. Elle étudie les liens entre la musique électronique et la langue arabe. De Subjectivisten à propos de son dernier album Wishah : “Une splendeur poignante, profonde, qui donne la chair de poule. Un chef-d’œuvre renversant”.
Amor Muere est un collectif expérimental mexicain, emmené par la violoncelliste et chanteuse guatémaltèque Mabe Fratti. Leur premier album, a time to love, est riche en “compositions avant-gardistes greffées à partir de textures électroniques granuleuses, de cordes discordantes et d’envolées vocales” (Pitchfork).
La pianiste suédo-iranienne Shida Shahabi a été invitée par PJ Harvey à l’accompagner lors de son show à Gunnersbury Park (2024) – une invitation assez unique, dont a également bénéficié Tirzah. Son œuvre plaira certainement aux fans de Max Richter et A Winged Victory for the Sullen.
Flora Yin Wong est une productrice et DJ londonienne aux racines chinoises et malaisiennes. Dans son travail, elle part souvent d’images religieuses. Son dernier album Cold Reading vogue entre pop rêveuse, classique contemporain et musique concrète.
L’artiste sonore italien Freddie Murphy présentera The Night Shows No Dawn : une exploration sonore de la pratique des chants funèbres, moyens d’expression tout autant que de canalisation de la tristesse.
BRDCST x HIP-HOP 50
Cette saison, l’AB fête les 50 ans du hip-hop – un anniversaire auquel BRDCST se devait de participer. On commence par LIONSTORM, duo qui se profile comme la toute première formation de rap queer des Pays-Bas. Les Amstellodamoises Skerrie Sterrie et Vuige Muis ont récemment conquis l’underground néerlandais avec leur punk/hip-hop rebelle et activiste sur l’éjaculation féminine et l’inspection des érections. “Lionstorm est brut, sale, sexy et rentre-dedans”, titrait Trouw. Après un premier passage remarqué à BRDCST 2023, le duo remet le couvert cette année avec de nouvelles compos.
Beans est un membre fondateur du fraîchement réunifié Antipop Consortium, l’un des groupes de hip-hop les plus visionnaires de tous les temps. Le rappeur américain possède un flow unique et inimitable. Fait frappant : son dernier album, Zwaard, a été mis en boîte avec le maître finlandais du glitch, Vladislav Delay.
Jamais deux sans trois : découvrez H31R (lisez : heir/air), un duo de rappeuses new-yorkaises, composé de JWords et maassai. Leur dernier disque HeadSpace, paru sur Big Dada/Ninja Tune, reflète leur “volonté mutuelle de combler le fossé entre hip-hop et musique électronique”.
BRDCST celebrates Can’s Future Days (1973)
En 2022 et 2023, SERGEANT, OÏ LES OX, L. JACOBS et MILAN W. firent forte impression à BRDCST en revisitant l’intégralité de Tago Mago et Ege Bamyasi, deux albums légendaires de Can. La troupe revient en 2024, toujours en compagnie du saxophoniste japonais basé à Bruxelles SHOKO IGARASHI. Cette fois, c’est un autre disque mythique du groupe allemand qui passe à la moulinette : Future Days. “Future Days reste l’une des œuvres majeures du groupe. Cet opus, qui forme une ‘trilogie Damo’ officieuse avec Tago Mago et Ege Bamyasi, place Can au sommet de son art”, écrit Far Out.
BRDCST by night : Accidental Meetings (DJ)
Né à Brighton lors du confinement, Accidental Meetings ne sortait d’abord que des mixes sur cassette. C’était avant d’exploser comme une bombe et de se muer en collectif de DJ, label (avec son graphiste attitré, comme il sied à tout bon label) et organisateur de soirées club très appréciées. Jetez une oreille aux mixtapes annuelles AMF&FFO du label et savourez le son d’Elijah Minnelli, de wzrdyAV ou le dub/folk tout aussi illustre d’Abu Ama. Kiosk Radio : “Accidental Meetings repousse les frontières de la musique expérimentale, du dub, du jazz et de la techno”. BRDCST est fan ! Bienvenue sur le dancefloor.
Kurt Overbergh
Curateur de BRDCST